Nouvelle flambée répressive au Yémen

Face aux manifestants qui réclament la fin du régime d’Ali Abdallah Saleh, la répression menée par les forces fidèles au président se fait de nouveau très meurtrière. Dix-neuf manifestants ont été tués et près de 230 blessés ces dernières 24 heures. Ce jeudi 12 mai, l'opposition appelle la communauté internationale à « arrêter le massacre ».

Dans la nuit de mercredi à jeudi 12 mai, dix manifestants ont encore été tués dans la capitale Sanaa et 3 à Bayda (à 210 km au sud-est de Sanaa) dans la journée de jeudi. Cela porte à 19 le nombre de victimes en 24 heures et à plus de 160 depuis le début de mouvement de contestation. Plus de 230 personnes ont également été blessées par balles depuis mercredi.

A Sanaa, les manifestants avaient marché de la place du Changement où ils campent depuis le 21 février, en direction du siège de la présidence du gouvernement.

Selon des témoins, les forces fidèles à Ali Abdallah Saleh ont tiré sur eux alors qu'ils se trouvaient à 200 mètres du bâtiment jouxtant les locaux de la radio nationale.

Dans ces conditions, les organisations humanitaires ont les plus grandes difficultés à porter secours aux blessés. Témoignage de Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR à Sanaa.

Dans la capitale, la situation restait extrêmement tendue ce jeudi 12 mai dans la matinée, aux abords de la place du Changement, épicentre de la contestation contre le régime.

Dans un communiqué, l'opposition parlementaire a appelé « les pays du Golfe, la Ligue arabe et nos amis en Europe et en Amérique à intervenir pour arrêter les massacres commis par les forces de Saleh contre les manifestants pacifiques à Sanaa, Taëz et Hodeida. » L’opposition est de plus en plus pessimiste quant à une issue politique. Selon elle, le plan de sortie de crise élaboré par les monarchies arabes du Golfe, qui prévoit la démission du

chef de l'Etat en échange de l'immunité pour lui et ses proches, semble n'avoir plus de chance d'être appliqué.

Le président Ali Abdallah Saleh s'accroche toujours au pouvoir et semble bien décidé à mater la rébellion. Il refuse de signer le plan signer et s'apprêtait à masser vendredi 13 mai, comme chaque semaine depuis le début de la crise, ses partisans à Sanaa pour une démonstration de force.
 

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