Sur la vidéo, on voit un champ et un grand trou ; la pelle mécanique d'un gros tracteur retourne la terre, environ six personnes en uniforme bleu, qui s'apparentent à des employés de la ville avec des masques à oxygène sur le visage, enlèvent la terre plus délicatement avec des pelles, puis ils tirent un corps, l'allongent sur le côté et le placent dans une housse noire.
Selon Nadim Houry de Human Rights Watchbasé à Beyrouth, ils en auraient trouvé cinq. « Il est clair que la plaque d’immatriculation de la pelle mécanique du tracteur qui retourne la terre est enregistrée à Deraa », explique Nadim Houry. Et d'ajouter : « Ces vidéos ont fait surface après que les ONG des droits de l’homme syriennes ont accusé les autorités syriennes d’être responsables de certaines fosses communes. Le ministère de l’Intérieur syrien a rejeté ces accusations et en même temps le journal syrien Al-Watan, qui est un journal syrien très proche du pouvoir, vient de poster sur son site web des déclarations d’un officiel non nommé à Deraa reconnaissant qu’ils ont retrouvé les corps de cinq personnes et qu’ils allaient enquêter sur le sujet ».
Nadim Houry doute que la justice syrienne puisse véritablement enquêter. Il souhaite que la mission d'enquête mandatée par le Conseil des droits de l'homme puisse le faire. Il attend pour le moment des confirmations sur le nombre de corps trouvés dans les fosses, l'identité des personnes, quand et comment elles ont été tuées.