L'intervention militaire en Libye avait rendu les Russes furieux. Moscou craint désormais que l'opposition syrienne soit tentée « de créer une situation analogue ». Pourtant rien n'indique que la communauté internationale ait envie de s'impliquer militairement en Syrie. Mais la Russie anticipe, prévient et confirme son soutien au régime de Bachar el-Assad.
Pour preuve, Moscou s'emploie actuellement à bloquer la publication d'un rapport des Nations unies affirmant que l'Iran transfère des armes à Damas en dépit de l'embargo de l'ONU. Une tentative de protéger le régime syrien qui est la cible d'une pression croissante de la communauté internationale. Il s'agit là d'une posture diplomatique traditionnelle pour les Russes. Déjà en 2005, lorsque la Syrie était accusée par George Bush d'appartenir à l'axe du mal, les Russes avaient continué d'entretenir des liens importants avec Damas.
La Syrie représente en effet 20% du commerce russe dans le monde arabe. Moscou s'intéresse à l'exploitation du gaz et du pétrole en Syrie et vend des armes à Damas. Par ailleurs, elle vient de réaliser de gros investissements pour rénover le port syrien de Tartous. Echange de bons procédés, Damas avait soutenu Moscou lors du conflit avec la Géorgie en 2008.