En Syrie, nouvelle journée de manifestations malgré l'intensification de la répression

Alors que Damas cherche toujours à mater par la force le mouvement de contestation, de nouvelles manifestations devraient quand même avoir lieu ce vendredi 13 mai. Les forces de sécurité ont encore arrêté des centaines de personnes hier, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Elles ont également renforcé leur présence dans plusieurs villes du pays, notamment à Banias, Alep et Lattaquié.

Les militants ont appelé à de nouvelles manifestations ce vendredi 13 mai, en dépit de la campagne d'intimidation poursuivie par les forces syriennes de sécurité. Appuyées par des chars, elles ont pris position dans de nombreuses villes, y compris dans la banlieue proche de Damas. Le prétexte officiel reste le même : « La recherche de groupes terroristes armés ». Mais, sont visés en priorité les militants, les journalistes et les intellectuels. Parfois, des familles entières ont été arrêtées. La ville de Homs reste sous pression, un militant des droits de l'homme y a été arrêté, un jour après avoir fait état d'« opérations de ratissage ».

Le maire de la ville de Banias, une des places fortes de la contestation, a également été

arrêté, et avec lui des dizaines d'autres personnes. Des interpellations ont eu lieu à Alep, dans le nord du pays, ville pourtant épargnée par la contestation.

Le régime syrien a déployé des chars près de la ville de Hama, dans le Nord, et aussi dans plusieurs villes de la plaine méridionale de Hauran, où se trouve la ville de Deraa, berceau de la contestation. Dans ces conditions, l'organisation des manifestations pourrait s'avérer très difficile.

Le travail des militants des droits de l'homme

Sans eux, la Syrie serait encore plus coupée du monde. Les militants des droits de l'homme travaillent sans relâche pour rassembler et transmettre au monde toute bribe d'information. Une action indispensable pour suivre la révolte populaire et la répression du régime, alors que les journalistes étrangers ne sont toujours pas autorisés à travailler en Syrie. Reportage à la frontière libano-syrienne.

Réactions internationales

Dans son rapport publié le 12 mai, Amnesty International passe au crible la situation de près de 160 pays dans le monde. A cette occasion, l'ONG appelle la communauté internationale à être plus ferme envers les dirigeants syriens. Des organisations de défense des droits de l'homme annoncent le chiffre de 700 morts et plus de 8 000 arrestations depuis la mi-mars.

L'Union européenne a mis en oeuvre des sanctions contre treize hauts dirigeants syriens mais pour Francis Perrin, vice-président d'Amnesty International France, il faut aller plus loin.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé que l'attitude de Damas était « un signe de faiblesse » du régime de Bachar al-Assad, et non de puissance.

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