Après 2 mois de répression, la contestation ne faiblit pas en Syrie

En Syrie, macabre découverte lundi 16 mai 2011 : une fosse commune a été mise à jour par des habitants, à Deraa. L'information vient des militants syriens des droits de l'homme, qui précisent que les autorités ont ensuite bouclé l'accès à la zone. Aucun chiffre donc sur l'importance de cette fosse. Deraa, 100 km au sud de Damas, est l'un des bastions de l'opposition au président Bachar al-Assad, qui avait ordonné à l'armée d'investir la ville le 25 avril 2011. Une découverte qui survient alors que le mouvement d'opposition entre tout juste dans son troisième mois. Et c’est deux mois de contestation et de répression n'ont en rien réduit la motivation des protestataires.

Malgré la peur, malgré les morts, malgré les révélations chaque jour plus accablantes sur la brutalité du régime syrien : l'opposition ne lâchera rien. Abdelraouf Darwish fait partie de la société civile syrienne, il vit en France, et il est le président du Collectif 15 mars pour la démocratie en Syrie.

« On continue. Les manifestations continuent de plus en plus et les gens nous disent : nous n’avons pas peur. Les services de renseignements ont été envoyés, puis les chars et les blindés, mais ca ne résout en rien le problème donc on va continuer ».

Exiger le départ immédiat du président Bachar al-Assad, changer la constitution, organiser des élections libres, l'opposition syrienne a des projets. Mais avant de pouvoir les réaliser, il faut faire cesser le massacre. Abdelraouf Darwish demande donc le soutien des Nations unies.

« Maintenant, c’est trop tôt pour parler d’intervention militaire. Mais évidemment, il y a le Conseil de sécurité et normalement c’est son rôle de protéger les populations en danger, non ? Il doit intervenir dans ce cas, donner des signaux très forts et pourquoi pas de parler de Cour pénale internationale pour juger les criminels de ce régime en commençant par le chef de l’Etat ».

Les organisations de défense des droits de l'homme parlent de 700 à 1 000 morts et de 8 000 à 15 000 personnes détenues ou disparues en deux mois.

Partager :