De nouvelles manifestations sont attendues ce mardi à l'appel des opposants et militants des droits de l'homme, en solidarité avec la ville de Deraa (sud). Des sit-in devraient être organisés dans plusieurs villes syriennes dès ce soir.
L'armée a lancé le 1er mai une opération coup de poing dans la ville berceau de la contestation et a procédé à des dizaines d'arrestations de contestataires non seulement à Deraa, mais aussi à Douma, Lattaquié et Qamishli.
Selon la page Facebook de l'opposition Syrian Revolution 2011, « les personnes interpellées ont été frappées et insultées devant leur famille et des téléphones portables ainsi que des ordinateurs ont été saisis ».
Ce lundi, les forces de sécurité syriennes ont élargi perquisitions et arrestations à d'autres villes du Nord. Un rassemblement de femmes en soutien à Deraa, a été dispersé à Damas.
Les autorités ont donné 15 jours pour se rendre aux citoyens « ayant participé ou commis des infractions à la loi comme le port d'armes, l'atteinte à la sécurité ou la propagation d'informations trompeuses » ou pour « fournir des informations concernant les terroristes », en échange d'une amnistie.
Selon l'armée, « 499 membres de groupes terroristes » ont été arrêtés à Deraa. Les autorités font état également de 12 morts, dont deux militaires.
L'organisation nationale des droits de l'homme indique qu'il y aurait eu près de 1 000 arrestations depuis le 30 avril.
Ce mardi, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé a indiqué que la France allait demander à l'Union européenne de mettre en place des sanctions contre le président syrien Bachar el-Assad. La veille, le ministre avait déclaré à propos de la Syrie qu'« un gouvernement qui tue ses citoyens parce que ses citoyens veulent s'exprimer et instaurer une vraie démocratie perd sa légitimité ».
Par ailleurs, une journaliste de la télévision al-Jazira, Dorothy Parvez, 39 ans, a disparu dès son arrivée à l'aéroport de Damas, ce 29 avril. La chaîne, critiquée pour sa couverture jugée exagérée des protestations populaires dans le pays, a demandé aux autorités syriennes de lui communiquer rapidement des informations sur la situation et l'état de santé de la journaliste.
Selon l'organisation des droits de l'homme Insan (humain, en langue arabe), il y aurait eu 2 434 arrestations dans tout le pays depuis le début de la contestation. Cinq mille dossiers sont encore en cours de documentation. Le bilan de la répression serait de 607 morts dont 451 à Deraa.
Les Syriens, inspirés par les révoltes populaires tunisienne et égyptienne, manifestent depuis la mi-mars contre la domination du parti Baas dans la vie politique du pays (48 ans). Le changement de gouvernement et les différentes promesses du président Bachar el-Assad n'ont pas satisfait les revendications des manifestants.
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À consulter :
La délicate équation syrienne. Article RFI 29/04/2011