Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Deraa reste au cœur de l’actualité en Syrie. Epicentre de la révolte, la ville assiégée est coupée du reste du monde, sans électricité, ni eau et téléphone. Après avoir pris, samedi 30 avril, la mosquée Omari, là où tout a commencé le 18 mars, l’armée syrienne y a acheminé ce dimanche 1er mai de nouveaux renforts.
Les perquisitions sont menées de maison en maison, à la recherche des activistes. Les militaires disposent de listes des noms des chefs de la contestation avec à leur tête, le cheikh Ahmad Sayasna, toujours en fuite. En revanche, son fils aurait été tué samedi.
Les témoins parlent de tirs au canon mais les autorités démentent. L’armée affirme avoir tué six extrémistes et arrêté 150 autres lors de l’opération militaire en cours depuis lundi.
Le pouvoir syrien est engagé dans une course contre la montre : réduire les noyaux durs d’une contestation, confinée aux régions rurales, avant qu’elle ne gagne les grandes villes. Les principales métropoles comme Alep, Damas, Idlib et Raqqa hésitent encore à rejoindre le mouvement. Pour les en dissuader, le régime a annoncé un nouveau train de réformes politiques, judiciaires et économiques. La carotte d’une main, le bâton de l’autre.