Avec notre correspondante à Damas, Sophie Dumont
La situation s'envenime dans la ville de Deraa, dans le sud de la Syrie où des tanks de l'armée sont arrivés en renfort samedi matin. Des témoins ont rapporté qu'ils ont tiré sur les habitations, que l'électricité est coupée, que les blessés ne peuvent pas recevoir de soins médicaux car la ville est encerclée par l'armée et que les corps gisent sur la voie publique. Les violences se poursuivent également à Ar Rastan à quelques kilomètres de la ville de Homs où les manifestations ont pris de l'ampleur ce vendredi faisant plusieurs victimes.
Les sanctions prises à tour de rôle contre le gouvernement syrien par les Nations unies, l'Union européenne et les États-Unis ne semblent pas arrêter les responsables de l'armée, de la police et des renseignements qui continuent à donner l'ordre de tirer sur les manifestants dans plusieurs villes du pays. Quant aux autorités syriennes, elles attribuent les violences à des groupes armés venant de l'extérieur et mettent en avant la mort de quatre policiers et de plusieurs militaires tués ce vendredi.
Malgré l'étendue de la contestation dans plusieurs villes, une large partie de la population reste silencieuse et ne voit aucune alternative au gouvernement actuel pour le maintien de la sécurité du pays et pense que Bachar el-Assad n'est pas responsable des événements meurtriers.