Nouvelle journée meurtrière en Syrie

Les forces de l’ordre syriennes ont réitéré les violences ce samedi 23 avril 2011 à l’encontre de personnes se rendant aux funérailles des manifestants tués vendredi à Izra'a, Deraa et Douma en banlieue de Damas alors que deux parlementaires indépendants du parti Baas et le mufti de Deraa ont annoncé leur démission.

Un week-end en Syrie particulièrement répressif contre les manifestants alors que le président Bachar el-Assad avait annoncé l’arrêt des violences et l’autorisation de manifester pacifiquement. Les forces de sécurité syriennes ont tiré sur la foule qui se rendait ce samedi 23 avril aux funérailles des victimes de la répression d’hier. Selon des témoins, au moins 13 personnes ont été tuées par balles : 3 à Damas, 5 à Douma à 15km au nord de la capitale et 5 dans la province de Deraa, où est née la contestation il y a maintenant plus d'un mois.

Démissions

Les contradictions subsistent au sein même des autorités syriennes entre les concessions annoncées et la répression. Des contradictions qui ont provoqué plusieurs démissions. Le mufti de Deraa, plus haute autorité religieuse de cette ville, a annoncé dans l’après-midi son départ. Peu avant, deux députés syriens, Nasser Hariri et Khalil Rifaï avaient également démissionné. Joints par téléphone par la chaîne al-Jazira présente à Damas, ils ont tous deux déclaré que la Syrie n’avait pas besoin de mesures policières mais de mesures politiques pour rétablir la situation chaotique du pays et qu’ils ne pouvaient continuer à faire partie d’un gouvernement qui cautionne la mort de manifestants.

Un éventuel tournant dans la révolution syrienne

Ces événements pourraient marquer un tournant dans l’avenir de la révolution syrienne bien qu’elle n’engage pour le moment que quelques milliers de manifestants. La majorité de la population est en effet partagée entre l’espoir de réformes, la peur de l’avenir du pays dans un contexte régional sensible et le manque d’opposition organisée qui pourrait garantir un avenir politique en évitant la naissance de conflits entre les différentes communautés qui composent le pays.

A noter aussi l'arrestation du président des Comités de défense des libertés et des droits de l'Homme en Syrie, Daniel Saoud, à son domicile de Banias, dans le nord-ouest du pays. Une nouvelle communiquée par son avocat Khalil Maatouk à l’AFP.

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