Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Même si Barack Obama a pour la première fois durci le ton à l’égard de Bachir el-Assad, il est peu probable qu’il aille au-delà d’une admonestation sévère. De plus, il ne dispose d’aucun levier de pression important sur Damas, déjà puni par les Etats-Unis pour son appui aux terroristes.
L’an dernier, dans l’espoir d’améliorer les relations, il a fait un geste en nommant un ambassadeur, retiré en 2005 après l’assassinat du Premier ministre libanais, Rafik Hariri. Il n’a pas été payé de retour. L’une des raisons pour lesquelles Washington prend des gants avec le raÎs syrien, c’est que sa chute, comme l’explique le Washington Post, pourrait avoir des conséquences négatives pour divers pays de la région.
Israël se satisfait du statu quo sur les hauteurs du Golan. La Turquie ne veut pas d’un autre mouvement séparatiste des kurdes de Syrie. Le Liban redoute l’arrivée d’un gouvernement islamiste, et l’Arabie saoudite, en dépit de ses problèmes avec Assad et son allié l’Iran, craint que si les manifestants l’emportent, cela n’encourage ses propres opposants à organiser un soulèvement.
Faute de savoir qui pourrait remplacer l’actuel président, la Maison Blanche préfère donc pour le moment traiter avec un dictateur qu’elle connait qu’avec un régime inconnu qui pourrait compliquer la situation dans la région.