Karim Fakhrawi était un homme d’affaires chiite de 49 ans, fondateur et membre du directoire du quotidien Al-Wasat. Il avait été arrêté début avril et d’après les autorités serait mort d’une défaillance rénale, ce que contestent ses proches, déclarant qu’il était en bonne santé au moment de l’arrestation. RSF a demandé une enquête. Le représentant de Reporters sans frontières, Gilles Lordet, explique que les journalistes sont une cible privilégiée de la répression à Bahreïn.
Le parti al-Wefaq auquel appartenait Karim Fakhrawi était le principal groupe de l'opposition au Parlement avec 18 des 40 sièges.
Le parti a été accusé par le gouvernement bahreïni de « menacer la paix » après des semaines de manifestations contre la monarchie sunnite des Al-Khalifa. Le parti avait demandé des réformes politiques pour transformer Bahreïn en une véritable monarchie constitutionnelle.
Jeudi dernier, le ministère bahreïni de la Justice et des Affaires islamiques avait annoncé avoir engagé des poursuites judiciaires pour obtenir la dissolution d'al-Wefaq et d'un autre parti chiite, l'Association de l’action islamique. Des propos démentis ce lundi par le chef de la diplomatie bahreïnie.
La répression à la mi-mars du mouvement de contestation qui avait duré un mois au Bahreïn a été suivie de rafles au cours desquelles quatre manifestants sont morts en détention et près de 500 personnes, en grande majorité chiites, ont été arrêtées, selon des opposants cités par l’ONG Human Rights Watch.