Nouvelles manifestations au Yémen pour et contre le président Saleh

Au Yémen, comme ailleurs dans le monde arabe, c'est jour de prière ce vendredi 15 avril 2011. Des manifestants sont rassemblés à Sanaa, la capitale. D'un côté les contestataires qui réclament le départ du président Ali Abdallah Saleh et de l'autre ses partisans.Et à Taëz, au sud de Sanaa, huit protestataires hostiles au président yéménite ont été blessés par des tirs de partisans du régime, selon des témoins.

Des dizaines de milliers de manifestants sont réunis dans le centre-ville de Sanaa. Des rassemblements dans le calme. Les opposants sont sur la place du Changement. Une place contrôlée par les militaires ralliés à la contestation. Ces manifestants ont annoncé vouloir faire de cette journée « le vendredi de la détermination ». Leurs banderoles sont explicites : tous souhaitent le départ du président Saleh.

Mot d'ordre inverse place Tahrir et place Sabine où l'armée et la police sont déployées. Le président contesté a réuni ses partisans. Ali Abdallah Saleh a lancé devant des milliers de personnes qu'il représentait la légitimité constitutionnelle tout en appelant au dialogue avec l'opposition. Sur place, la foule brandissait des portraits du chef de l'Etat et des pancartes où l'on pouvait lire « nous nous sacrifierons pour toi, Ali Abdallah Saleh ». Pas question pour eux que le président au pouvoir depuis 32 ans s'en aille.

Jeudi soir pourtant, l'opposition a gagné un soutien supplémentaire : celui des chefs tribaux et religieux. C'est la première fois que ces derniers appellent au départ immédiat du président yéménite. Ils menacent de prendre part aux manifestations. La contestation a déjà fait plus de 100 morts dans le pays depuis le début de l'année.

Par ailleurs, l'association de droits de l'homme, Human Rights Watch, a dénoncé ce 15 avril la présence de dizaines d'enfants-soldats dans les rangs d'une division yéménite ralliée aux protestataires. L'organisation déplore que des enfants -âgés de 14 à 16 ans- soient utilisés par les troupes du général Ali Mohsen, un haut gradé qui a fait défection il y a quelques semaines.

Partager :