De 15 à 20 000 personnes ont participé ce dimanche 3 avril 2011 aux funérailles des huit manifestants tués vendredi à Douma près de Damas. Tous les magasins avaient fermé, il y avait peu de circulation et aucune présence policière visible pour éviter de nouveaux affrontements. Parmi ceux qui étaient venus rendre un dernier hommage aux victimes, certains portaient des pancartes demandant «où sont les gangs ?». En effet, la version officielle voudrait que les huit morts aient été victimes de bandes organisées.
Pour désamorcer la pression qui monte, Bachar el-Assad a donc confié au ministre de l'Agriculture, Adel Safar, le soin de former le prochain gouvernement. Ce spécialiste des zones arides est censé apaiser les tensions dans un pays dont 20 à 25 % du PIB (Produit intérieur brut) provient de l'agriculture, un secteur très touché par la sécheresse de ces dernières années.
Cette nomination ne semble pas avoir convaincu ceux qui réclament plus de libertés et surtout la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis l'arrivée au pouvoir du parti Baas en 1963. Le président Bachar el-Assad a annoncé fin mars qu'une nouvelle législation serait prochainement rédigée par un comité de juristes pour remplacer l'état d'urgence. L'opposition ne désarme cependant pas et annonce une journée de protestation mardi 5 avril, une journée de boycott mercredi et une journée de «mécontentement du peuple» vendredi.