Les manifestants restent mobilisés en Syrie

Alors que le ministre de l'Agriculture sortant, Adel Safar, a été chargé par Bachar el-Assad de former le nouveau gouvernement et malgré la répression qui frappe les manifestants, les Syriens restent très mobilisés. Dans la ville de Douma, on observe un deuil de 48 heures après les obsèques de huit protestataires.

Depuis le début des événements à la mi-mars, il y aurait eu environ 60 morts et plusieurs centaines d'arrestations en Syrie, selon le décompte des organisations de défense des droits de l'homme. Les personnes arrêtées sont parfois relâchées au bout de quelques jours mais ce n'est pas le cas de tout le monde.

Sur 700 personnes interpellées, 400 seraient toujours entre les mains des autorités d'après l'Observatoire syrien des Droits de l'homme, une organisation basée à Londres jointe par RFI au téléphone. Seule certitude aujourd'hui, les mesures d'intimidations des forces de sécurité n'opèrent pas: les manifestants restent mobilisés et revendiquent haut et fort la libération des personnes arrêtées. Ils demandent également l'accès aux blessés et le retour des morts dans leurs familles pour des funérailles dignes.

Des milliers de personnes à Douma

Dans la ville de Douma à 15 km au nord de Damas, il semblerait que les autorités aient répondu favorablement à une partie de ces demandes, une partie seulement. Dans la nuit, cinquante-trois personnes auraient été libérées, dont certains blessés graves, parmi la centaine de personnes arrêtées durant la journée de vendredi. Rami Abdelrahmane, qui dirige l'Observatoire syrien des droits de l'homme à Londres, indique que huit corps ont été rendus et qu'ils seraient acheminés depuis la mosquée jusqu'au cimetière accompagnés par des milliers de personnes.

Ce sont les informations qui lui parviennent depuis Douma. Il évoque un rassemblement d'environ 15 000 personnes. Tout est fermé à Douma. La ville observe un deuil de quarante-huit heures. Des manifestations sont prévues après le dépôt des corps au cimetière. Aucune information ne filtre concernant le mouvement de protestation dans le reste de la Syrie mais les organisations de défense des droits de l'homme affirment que les arrestations se poursuivent un peu partout.

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