Plus de liberté, la levée de l'état d'urgence qui dure depuis plus de 40 ans, des réformes de fond et la libération des personnes arrêtées, voilà ce qu'ils réclament. Azzam se trouvait cet après-midi à Lattaquié, une ville située au nord de la Syrie, sur le bord de la Méditerranée, toute proche du village natal de Bachar el-Assad et de son père.
Azzam raconte ce qui s'est passé à la fin de la grande prière de ce vendredi 1er avril. « Toutes les mosquées de Lattaquié étaient cernées, encerclées par les forces de sécurité, pour empêcher les gens de sortir et de rejoindre les manifestations pacifiques », témoigne-t-il.
Brahim lui a manifesté près de Deraa dans le sud du pays, foyer de la contestation depuis deux semaines. Selon lui, plusieurs personnes auraient été arrêtées et tuées. « J'étais là et c'étaient des manifestations pacifiques, affirme-t-il. Les gens réclamaient leur liberté et, tout à coup, les hommes de la sécurité ont ouvert le feu sur eux sans sommation, je ne sais pas exactement combien de personnes ont été tuées. Au moins dix à mon avis. En tous cas, moi j'en ai vu deux. Ceux qui ont tiré portaient des uniformes de l'armée. Il était environ 15h quand ça s'est produit ».
A côté de Damas, à Douma, il y aurait eu six morts. « Les forces gouvernementales nous ont repoussés en tirant sur nous et en lançant des bombes lacrymogènes, raconte le cyber-militant Mohamed, qui était sur place. Ils nous ont divisés en groupes de 150 personnes, ils nous ont menacés avec des armes. Il y avait beaucoup de forces de police. Désolé, je dois y aller, je dois partir, les forces de sécurité sont en train de nous courir après. Désolé, au revoir ! »
Il est encore difficile de vérifier le nombre de morts et de blessés. Sans compter le nombre de manifestants arrêtés par les forces de sécurité.