Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
La prison de Roumieh, construite pour accueillir 1 500 détenus, en abrite près de 4 000, dont des centaines attendent depuis des années leur procès. Les émeutiers contrôlent un des bâtiments de la prison et affirment retenir en otage sept gardiens. Ils ont brûlé des matelas et cassé des portes et des fenêtres.Grâce à des téléphones portables introduits en cachette, ils communiquent avec les journalistes, et menacent de faire exploser des bombonnes de gaz, si l’assaut est donné.
Des revendications impossibles à satisfaire dans l'immédiat
Les mutins réclament une amnistie générale, des réductions de peine et une amélioration de leurs conditions de détention. Mais leurs principales revendications sont impossibles à réaliser dans l’immédiat, car elles nécessitent des décrets et des lois qui ne peuvent être promulgués par le gouvernement actuel, démissionnaire depuis le 12 janvier.
La plupart des émeutiers sont de petits dealers ou des délinquants. La majorité d’entre eux sont originaires de Baalbek, une région de la plaine orientale de la Bekaa où l’esprit clanique reste très ancré.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des membres de leur clan ont coupé des routes à l’aide de pneus enflammés, en signe de solidarité avec leurs proches détenus.