Ils étaient plusieurs dizaines de milliers à descendre dans les rues de Sanaa ce vendredi 1er avril, jour de prière. « Résistez jusqu'au départ du président », a lancé l'imam à la foule rassemblée sur la place du Changement, où campent depuis six semaines les jeunes opposants aux cris de « Saleh, dégage ! » et « Le peuple veut ta chute ».
A seulement quatre kilomètres de là, sur la place Sabine, non loin du palais présidentiel, des portraits géants d’Ali Abdullah Saleh s'affichaient sur les murs et dans la foule, aussi importante que celle de la place du Changement.
« Par nos âmes et par notre sang, nous nous sacrifions pour le président », ont scandé les partisans du régime. Ici, un autre imam a accusé l'opposition de vouloir entraîner le pays dans la sédition et la guerre civile.
Des craintes de violences à Sanaa
Entre les deux camps, la tension était palpable et des hélicoptères ont survolé la capitale. Sur les différents axes routiers, des points de contrôle ont été mis en place par l’armée.
Peu après la prière, la foule s'est dispersée dans le calme mais à Sanaa, on redoute toujours une explosion de violence entre des unités rivales de l'armée, pour certaines ralliées aux protestataires, et la garde républicaine, pour l'instant fidèle au chef de l'État.