Au Yémen la contestation enfle, la capitale menacée de pénurie

Au Yémen, 6 militaires ont été tués ce dimanche 27 mars 2011 dans une attaque attribuée à al-Qaïda dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, tandis que dans le sud, de violents acrochages ont opposé l'armée yéménite à des islamistes armés dans la province d'Abyane. Bilan : 1 mort, 1 blessé grave. Le président Ali Abdallah Saleh, revigoré par une mobilisation de ses partisans, reste sourd aux appels à la démission et se présente même comme le dernier rempart contre une « somalisation » du Yémen. Cela fait près de deux mois que le Yémen vit au rythme des manifestations quotidiennes. Dans la capitale Sanaa, les premières conséquences de cette mobilisation prolongée se font sentir.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

« Depuis le début de la révolution, personne n’achète, il n’y a aucun mouvement. Je dois me tenir prêt à baisser mon store en cas de coups de feu. Quand j’ai un peu de chance, je gagne 15 euros dans la journée, c’est un très gros problème ! »

Comme Khaled, ils sont des centaines à travers le Yémen à avoir réduit leur activité. Des commerçants dont la boutique a le malheur de se trouver à proximité des campements de manifestants.

Outre une diminution des échanges, le Yémen fait également face à ses premières pénuries.

Depuis quelques jours, à Sanaa, des files de plusieurs de dizaines de mètres de long se forment sur les trottoirs, des files composées d’habitants et de leur bouteille de gaz, vides. A l’origine du manque de gaz, des troubles entre les tribus et le gouvernement dans la région de Mareb, principale réserve gazière du pays.

Pénurie également de devises étrangères avec la disparition des dollars de l’ensemble des banques et des bureaux de change de la capitale.

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