Plus isolé que jamais, le président yéménite Ali Abdallah Saleh s'agrippe au pouvoir. Il a même choisi de durcir le ton face à une contestation grandissante, des démissions en série et des défections au sein de l'armée. Et c'est le ralliement à la révolution du général Al Ahmar, l'homme fort de l'institution militaire, ainsi que celui de trois autres généraux, qui semblerait inquiéter le plus le chef de l'Etat.
Car ces derniers jours, Saleh avait plutôt multiplié les gestes de bonne volonté.
Il avait promis de se retirer de ses fonctions avant la fin de l'année et d'organiser des élections anticipées.
Mais la jeunesse yéménite, initiatrice du mouvement de contestation qui dure depuis plus de deux mois et qui a été ralliée depuis par les partis de l'opposition, ne l'entend pas de cette oreille. Les jeunes protestataires continuent de demander son départ immédiat.
Les manifestants semblent donc déterminés à tenir jusqu'au bout, malgré l'état d'urgence en vigueur depuis le 22 mars et malgré l'incertitude politique au Yémen, où tous les scénarios restent désormais possibles.