Nouveau coup d'arrêt pour les discussions politiques au Yémen

Au Yémen, alors que les violences se poursuivent notamment dans le sud, les nouvelles négociations entamées le 27 mars entre le pouvoir et l'opposition pour tenter de sortir le pays de la crise ont été interrompues sans qu'aucune date de reprise ne soit fixée. Le président Saleh de plus en plus contesté se dit prêt à quitter le pouvoir tout en assurant ses supporters qu’il est toujours là, solide comme le roc et qu'il représente un rempart contre le chaos.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

Le discours d Ali Abdullah Saleh de ces derniers jours semble manquer de cohérence, pourtant sur le fond le chef de l’Etat yéménite maîtrise ses dossiers. Au Yémen, supporters du régime et même opposition reconnaissent en Saleh un tacticien talentueux, ayant réussi à se maintenir au pouvoir depuis trente-deux ans en rapprochant les chefs tribaux et les défenseurs des valeurs républicaines.

Partir, Saleh l’accepte et il le répète régulièrement, une façon d’apaiser temporairement la rue lorsque les contestations s’emballent. Mais en refusant tout calendrier proposé par l’opposition le président yéménite souffle le chaud et le froid et perd sa crédibilité vis-à-vis des manifestants.

Autre clé de lecture du comportement changeant du leader yéménite : le soutien toujours actif de Washington au Yémen, très coopératif au sujet de la lutte contre le terrorisme. Dimanche 27 mars, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates a avoué que la mise en place d’un gouvernement plus faible au Yémen pourrait poser un « vrai problème ».

 

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