Plus de liberté, l'abolition de l'état d'urgence qui règne depuis 1963, la fin de la corruption et des réformes pour la démocratie, c'est ce que réclament les manifestants. Mais il existe aussi une contestation religieuse : Bachar el-Assad, propulsé comme président depuis 2000 après le décès de son père, réélu en 2007 lors du référendum présidentiel avec plus de 97% des voix, est alaouite, une branche du chiisme, et considéré illégitime par les sunnites qui sont majoritaires dans le pays.
Les manifestants redoutent maintenant que ne se reproduise la grande répression de 1982 contre le soulèvement des Frères musulmans dans la ville de Hama qui avait fait plus de 20 000 morts sur 200 000 habitants, une période noire des années 1980 où on estime qu'il y aurait eu au moins 70 000 disparus. C'était il y a 30 ans, sous le règne de Hafez el-Assad, le père de Bachar el-Assad.
Pourtant, lorsque le fils prend les rênes du pays en 2000, plus jeune, formé à l'étranger, un vent d'espoir, le fameux « printemps de Damas » a soufflé, mais il a vite tourné. Aujourd'hui, le régime accuse des parties étrangères de relayer des mensonges sur la situation à Deraa. Le régime montre des signes de tension et il réprime.