Avec notre correspondante à Damas, Sophie Dumont
A Deraa, plus de mille personnes sont descendues dans la rue le 22 mars pour scander des slogans contre le régime syrien en formant une chaîne humaine autour de la mosquée Omari, devenue le point de ralliement des manifestants. Ils ont été rapidement encerclés par les forces de l’ordre et par l’armée qui ont envoyé des bombes lacrymogènes et tirer à balles réelles.
Le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a demandé à la Syrie une enquête transparente sur les violences survenues ces derniers jours dans la ville. Les autorités syriennes, qui avaient annoncé le 19 mars la formation d’une commission d’enquête, sont restées silencieuses jusqu’à ce jour, et continuent d’exercer une répression sanglante contre les manifestants.
Les associations de défense des droits de l’homme dénoncent et suivent de près les récentes arrestations. Le sort de l’écrivain militant Louaï Hussein arrêté le 22 mars pour avoir publié en ligne un communiqué en solidarité avec les habitants de Deraa, reste inconnu ainsi que celui de Rani Suleiman Iqbal habitant de Deraa qui avait répondu à une interview de la BBC en langue arabe.
Le gouvernement de Bachar el Assad semble plus que jamais déterminé à poursuivre sa politique autoritaire menée depuis la prise de pouvoir par Hafez el Assad, il y a quarante ans.
Mais devant l’ampleur du ce mouvement, et malgré la répression, le régime ne risque-t-il pas par s'effondrer ? Fabrice Balanche, spécialiste du Moyen-Orient à l'université de Lyon s’en explique.