La violence et les mouvements de protestation se poursuivent en Syrie

Depuis trois jours, la ville syrienne de Deera est le théâtre de violences. Les milliers de personnes qui se sont rassemblées le 19 mars pour les funérailles de deux manifestants abattus la veille ont fait l'objet d'arrestations et ont reçu des bombes lacrymogènes. Un manifestant a trouvé la mort le 20 mars lors d'une manifestation contre le pouvoir.

Avec notre correspondante à Damas, Sophie Dumont

A Deera, dans le sud de la Syrie, des milliers de manifestants ont continué ce 20 mars à appeler à la révolution. Ils réclament la libération des prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles syriennes depuis des dizaines d’années, le démantèlement du siège de la police secrète de Deera – qui a l’habitude de surveiller et d’arrêter des internautes, des défenseurs des droits de l’Homme, des écrivains, des journalistes et des opposants. Ils réclament aussi la tenue d’un procès public pour les responsables de la mort des manifestants.

Des représentants du gouvernement ont été dépêchés pour présenter leurs condoléances aux familles des victimes, bien que les forces syriennes aient lancé des bombes lacrymogènes et tiré des balles réelles encore ce dimanche sur les manifestants, faisant une centaine de blessés.

D’autres villes syriennes ont répondu vendredi à l’appel Facebook pour la révolution en Syrie, comme à Damas où les manifestants ont été rapidement dispersés. Mais la loi d’état d’urgence instaurée en 1963 par l’actuel gouvernement interdit toute forme de contestation du gouvernement et confère de larges pouvoirs aux forces de sécurité qui sont actuellement dépêchées en nombre dans tout le pays.

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