En Syrie, des funérailles tournent à la manifestation contre le régime

Il y a eu des blessés ce samedi 19 mars en Syrie où des milliers de manifestants ont scandé des appels en faveur de la liberté dans le pays. C'était lors des funérailles de deux des manifestants tués vendredi par les forces de sécurité à Deraa, dans le sud de la Syrie. Selon un militant des droits de l'homme, les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes. Ces manifestations sont sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de Bachar al-Assad, il y a 11 ans.

Avec notre correspondante à Damas, Sophie Dumont

Le Vendredi de la dignité, comme l’avait baptisé les groupes Facebook appelant à manifester dans les villes syriennes, aurait été réprimé dans le sang hier. Quatre manifestants ont été tués et une centaine d’autres blessés, puis enlevés par les forces de l’ordre dans la petite ville de Deraa, à 120 kilomètres au sud de Damas.

Cet évènement violent marque-t-il le début d’un possible soulèvement du peuple syrien dans les prochains jours? Il montre en tout cas la crainte du gouvernement de Bachar al-Assad, composé de la minorité alaouite, de voir la Syrie contaminée par les révolutions arabes.

Les violentes arrestations et les disparitions systématiques, ce mois dernier, de manifestants lors de simples rassemblements pacifiques présageaient de la détermination du gouvernement à user de tous les moyens pour empêcher le moindre désordre. Et les autorités incitent dans le même temps les pro-gouvernementaux à contrer les manifestants.

Beaucoup de Syriens ignorent encore ces faits peu médiatisés et discrédités par les médias officiels syriens. Un fort sentiment national et solidaire caractérise la société syrienne. L’augmentation de la pauvreté et de la corruption ces dernières années pourrait pousser les Syriens à s’unir, mais le prix à payer laisserait sans doute de douloureuses cicatrices.

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