Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
« Nous appelons nos partenaires du CCG à faire preuve de retenue et à agir de manière à soutenir le dialogue plutôt que de le saper ». A elle seule, cette phrase prononcée, lundi 14 mars 2011, par l'un des porte-parole de la Maison Blanche en dit long sur l'extrême délicatesse diplomatique dans laquelle se trouve Washington.
Les Etats-Unis ne peuvent que s'inquiéter de l'arrivée, à Bahreïn, d'un millier de soldats saoudiens et de 500 policiers des Emirats arabes unis. Des troupes venues de pays sunnites pour aider un gouvernement bahrénien sunnite, lui-aussi, mais en proie à une contestation conduite par des chiites. L'opposition bahrénienne a immédiatement qualifié l'intervention du Conseil de coopération du Golfe « d'occupation étrangère ».
Le problème, pour Washington c'est que l'Arabie saoudite et Bahreïn sont des alliés stratégiques dans la région. Les deux pays abritent les bases militaires américaines qui permettent aux Etats-Unis d'intervenir en Afghanistan. Et si elle appelle à la retenue, la Maison Blanche s'est donc bien gardée de réclamer le retrait des troupes du CCG déployées ce lundi.
Dans la soirée, Hillary Clinton a simplement, elle aussi, demandé à toutes les forces engagées à Bahreïn de faire preuve de retenue.