A Bahrein, l'opposition annule une marche de contestation

Au Bahrein, le principal parti d'opposition, le Wefaq chiite, et six autres mouvements d'opposition rassemblant notamment des groupes de jeunes à l'origine de la contestation ont appelé jeudi 10 mars 2011 à annuler une marche prévue vendredi contre le palais royal.

Visiblement l'opposition parlementaire du Wefak craint de se voir doubler par les plus radicaux des contestataires chiites. Ceux qui réclament purement et simplement la fin de la dynastie sunnite des al-Khalifa qui les gouverne et qui chercherait aussi, d’après eux, à réduire la majorité démographique chiite à coup de naturalisation d'étrangers sunnites.

C'était l'objet de la manifestation de ce mercredi 9 mars. La répression a fait plusieurs morts. Un signal de la famille régnante qui estime avoir fait suffisamment de concessions en limogeant quelques ministres du gouvernement dans lequel elle monopolise les deux-tiers des portefeuilles.

Pour sa part, le Wefaq se suffirait d'une réforme constitutionnelle avec à la clef un gouvernement plus représentatif de la diversité du Bahrein. Il a déjà réussi à ramener dans le camp des réformateurs une partie des jeunes du Mouvement du 14 février, ceux qui avaient justement lancé la contestation ce jour-là.

Aujourd'hui, le Wefaq invoque le risque d'une confrontation confessionnelle avec cette marche chiite sur le palais royal sunnite. En fait, il veut surtout se démarquer des radicaux du Hak qui avaient fait scission en 2006 quand le Wefak avait accepté de jouer le jeu des législatives. Or le chef du Hak, Hassan Mouchaïma vient justement de rentrer d'exil.

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