« Khalifa, pars ! » Voilà ce qu'ont scandé ce dimanche plusieurs milliers de personnes devant le palais gouvernemental de Manama. Leur colère s'adresse au Premier ministre du Bahreïn, Khalifa ben Salman al Khalifa, l'oncle du roi, considéré comme le symbole de la richesse de la famille régnante du royaume.
Depuis plus de deux cents ans, le Bahreïn est en effet gouverné par les al Khalifa, une dynastie sunnite dans un pays peuplé majoritairement de chiites. L'opposition chiite réclame maintenant une plus grande représentativité et une réforme politique qui permettrait au peuple de choisir son gouvernement.
Pour calmer la contestation le roi a annoncé le déblocage de fonds pour des aides sociales et la création de 20 000 emplois. Mais même le remaniement ministériel n'a pas eu l'effet souhaité sur les protestataires.
Pour entamer le dialogue proposé par le prince héritier Salman ben Hamad al Khalifa, l'opposition exige la démission du gouvernement actuel. Ce dimanche, le chef du principal mouvement de l'opposition, Cheikh Ali Salmane, a appelé les chiites à demeurer « en harmonie avec les sunnites ». « Nous ne tentons pas de nous débarrasser de la dictature des al Khalifa pour la remplacer par une dictature chiite », a-t-il affirmé.