Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
La mobilisation était impressionnante, et largement organisée : enfants des écoles, hommes des grandes tribus, avocats... Bien sûr de nombreux employés des administrations étaient aussi du rassemblement. Les drapeaux jordaniens flottaient sur le toit des voitures et le portrait du roi était partout.
Les manifestants ont chanté leur allégeance au roi. « Par le sang et l âme nous te suivrons », pouvait-on lire sur des bannières. On a passe sous silence la mauvaise situation économique du pays. Les personnes présentes ont préféré insister… sur la royauté, synonyme pour eux de stabilité, selon un vieil adage jordanien.
Et surtout, ils ont multiplié les critiques vis-à-vis du Front de l'action islamique. « Les islamistes ne sont pas la Jordanie », a-t-on pu entendre. Le régime jordanien présente toujours les islamistes jordaniens comme étant un mouvement qui n'attire que des citoyens d'origine palestinienne.
Le mouvement islamiste et le régime jordanien ont entamé vendredi dernier un bras de fer. Les islamistes ont refusé de participer au comité de dialogue national.
L'opposition réclame la dissolution du Parlement, une nouvelle loi électorale et une réforme constitutionnelle qui donnerait moins de pouvoirs au roi, et cela rapidement. Les commentaires du nouveau Premier ministre ont ces derniers jours fait douter beaucoup de la volonté du régime de réformer comme promis.