Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferat
Mi-février on pouvait croire la crise résolue. Un nouveau gouvernement était en place et le Roi avait promis des reformes. Depuis il y a eu des attaques sur des manifestants, qui ont fait juste quelques blessées.
Puis la semaine dernière un député a compare les manifestants à des « ignobles vauriens ». Enfin, le Premier ministre a été clair : il faudra du temps pour les reformes. Et il n est pas question de diminuer les pouvoirs du Roi pour aller vers une monarchie à l’anglaise. Une commission de dialogue national a été créée mais ses membres n’ont pas été nommés. Cette commission devra étudier les projets de réformes.
Pour une réforme constitutionnelle
Cette accumulation de maladresses a durci le ton des partis politiques. Le Parti islamiste, principal parti d’opposition, conclut que l'actuel Parlement est issu d’une loi injuste et qu'il faut donc le changer.
La Chambre, élue en novembre dernier, compte une large majorité de candidats pro-régime. Les Frères musulmans répètent qu’une nouvelle loi électorale plus démocratique ne sera pas suffisante pour faire rentrer les gens dans leurs maisons. Il faut une réforme de la Constitution.
L’opposition réclame un retour à la Constitution de 1952 dans laquelle le Parlement avait un vrai pouvoir. Plusieurs dizaines d’amendements ont en fait conduit à une concentration de tous les pouvoirs dans les mains du souverain.