Nouvelle manifestation pour des réformes en Jordanie

Des milliers de manifestants se sont réunis ce vendredi 4 mars 2011 dans les rues d’Amman, appelant à une réforme du régime et à une diminution du pouvoir du roi. Moins importantes que dans d’autres pays arabes, les manifestations durent tout de même depuis plus de deux mois en Jordanie, mais le nouveau Premier ministre a annoncé qu’aucune réforme constitutionnelle n’était prévue.

Avec notre correspondante en Jordanie, Angélique Ferat

Les rues d’Amman, en Jordanie, ont vu 5 000 manifestants défiler ce vendredi 4 mars pour demander, une fois de plus, des réformes. Depuis près de dix semaines, les manifestations sont hebdomadaires.

L'opposition a obtenu la chute du Premier ministre, elle attend maintenant des réformes importantes. Même si le roi a promis ces reformes, le nouveau Premier ministre, Marouf al Bakhit, a lancé hier un pavé dans la mare, déclarant devant le Parlement qu’il n'était pas question de réformes constitutionnelles.

Ce jeudi, le Premier ministre a annoncé des réformes… dans un an, promettant davantage de libertés publiques et une nouvelle loi électorale, mais aucun changement de la Constitution qui limiterait les pouvoirs du roi.

« On veut une vraie royauté parlementaire »

La réponse des manifestants a été claire : nous défilerons dans la rue jusqu’à avoir gain de cause. « Le Premier ministre dit ce qu’il veut, la rue dit autre chose », pouvait-on entendre aujourd’hui dans le cortège. « Notre mouvement est de plus en plus fort. Regardez ce qui se passe autour de nous, tous ces régimes qui tombent. On veut une nouvelle Constitution, de nouvelles relations entre le roi et le peuple. Moins de choses pour le roi, plus pour le peuple. »

« Il faut dissoudre ce gouvernement tout de suite. Le peuple subit des injustices depuis longtemps, il faut donc réformer la Constitution. On veut une vraie royauté parlementaire. Je manifeste par amour pour mon pays », dit un manifestant. L’opposition donne maintenant un mois au gouvernement pour concrétiser les réformes demandées.

Bien séparés du reste de la manifestation par des cordons de policiers, plusieurs dizaines d’hommes étaient venus crier leur soutien au roi Abdallah II. Pour eux, pas besoin de réformes en Jordanie. « La Jordanie est notre pays. On est bien avec le roi Abou Hussein, l’armée, la sécurité. La Jordanie est notre pays. On n'a pas besoin de réformes, notre Parlement et notre gouvernement sont très biens », clament-ils.

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