L'impatience de l'opposition monte en Jordanie

Plusieurs manifestations ont eu lieu vendredi 11 mars 2011 en Jordanie. Le nombre de manifestants est en baisse mais les revendications restent les mêmes : plus de libertés publiques, une politique économique plus sociale et une réforme de la constitution. Tous les partis appellent à la dissolution du Parlement et demandent des réformes rapides. Le plus grand parti d’opposition, le Parti islamiste accuse en outre le gouvernement d’essayer de gagner du temps.

Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat

A la mi-février on pouvait croire la crise résolue. Un nouveau gouvernement était nommé et le roi Abdallah II promettait des réformes.

Depuis rien ou presque. Le nouveau Premier ministre, Maarouf Bakhit, avait d’abord parlé d’un délai de trois mois, puis d’une année, pour faire les réformes demandées : davantage de libertés publiques, une nouvelle loi électorale et une révision de la constitution. Une commission de dialogue national a été créée mais ses membres n’ont pas été nommés.

Zaki Bani Rsheid, secrétaire général des Frères musulmans estime que ça suffit. Les islamistes veulent des résultats d’ici deux mois : «C'est clair, ils prennent leur temps. Ils font ça à chaque fois pour gagner du temps. S’ils sont sérieux politiquement, ils doivent agir maintenant. Ils doivent réformer maintenant. Ils doivent comprendre : dans le passé, ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient. Aujourd’hui, ce que veut le peuple compte. Mais regardez ce qui s’est passé en Tunisie, au Yémen. Regardez ce que le roi du Maroc a fait, il y a quelques jours. Aujourd’hui c’est ce que veut le peuple qui prime et pas ce que veulent les Etats-Unis ou les régimes qu’ils soutiennent

En réponse, le Premier ministre jordanien déclarait ce vendredi 11 mars 2011 qu’il avait besoin de temps pour consulter tous les Jordaniens. Il a accusé les islamistes de ne jouer que leur carte personnelle.

Une manifestation de soutien au régime est prévue ce samedi à Amman.

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