Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
Des ordures accumulées sur les trottoirs. La scène se répète dans différents endroits de la capitale Sanaa depuis le début de la semaine, et pour cause, les éboueurs de la ville ont décidé de rejoindre la vague de protestation qui submerge le Yémen depuis plus d’un mois. Leur revendication principale : leur salaire, moins de deux euros par jour.
Une à une toutes les composantes de la société yéménite semblent se joindre à la grogne contre le régime. Lundi, la révolte a touché la prison de Sanaa où les détenus auraient mis feu à leur matelas et pris des gardiens en otage. Les accrochages entre les forces de l’ordre et les prisonniers auraient fait un mort et 60 blessés. Ces évènements ont entrainé un renforcement de la présence militaire dans les artères principales de Sanaa.
En dehors de la capitale, la mobilisation se poursuit dans les villes d’Aden, de Taez, les provinces de Shabwa, de l’Hadramaout et de Sadaa au nord. Des graffitis demandant au régime de se retirer auraient même été retrouvés à Sanhan, le village natal du président Ali Abdullah Saleh.