Yémen : le président Saleh ne veut pas quitter le pouvoir

Le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, a rejeté vendredi 4 mars 2011 le plan de l'opposition pour son départ du pouvoir d'ici la fin de l'année malgré la pression de la rue qui a mobilisé des centaines de milliers de personnes dans le pays, dont plus de 100 000 à Sanaa, la capitale où des affrontements auraient fait plusieurs morts. 

Ali Abdallah Saleh refuse de signer sa feuille de sortie du pouvoir avant 2013, le terme de son mandat en cours. Ensuite, il ne se représentera plus, c'est promis. Son fils non plus ne sera pas candidat, c'est juré.

Ali Abdallah Saleh est même d'accord pour un dialogue national en vue de législatives qui pourraient voir la formation d'un gouvernement d'union nationale. Mais il ne cédera pas à la pression des manifestants qui, jour après jour et par centaines de milliers, demandent qu'il cède son fauteuil présidentiel d'ici la fin de l'année.

En revanche, Ali Abdallah Saleh a entendu la requête des imams en faveur de réformes

constitutionnelles et judiciaires. Mais il est resté impassible face aux exigences de l'opposition de plus en plus composite qui rassemble désormais les partisans d'un islam politique, les rebelles chiites schismatiques du Nord et les sudistes socialistes ou indépendantistes, des sécessionnistes qui renoncent d'ailleurs provisoirement à leur mot d'ordre pour faire cause commune avec le reste de l'opposition.

Avec les groupes tribaux qui viennent de rallier la contestation, Saleh semblait avoir perdu un atout maître. Mais visiblement il garde la main sur l'armée et veut encore compter sur le soutien des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite.

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