Au Yémen, un leader islamiste se joint aux manifestants

Le Haut commissaire aux droits de l'homme de l’ONU a mis en garde le gouvernement yéménite contre toute tentation répressive. Une mise en garde également au Conseil des droits de l'homme, à Genève, alors qu'à Sanaa ce mardi 1er mars des dizaines de milliers de personnes manifestent dans plusieurs villes du Yémen. C'est une nouvelle «journée de colère», pour réclamer le départ du président Saleh qui s'en est pris à Barack Obama et a accusé Israël et les Etats-Unis de manipuler les Arabes. A Sanaa, la capitale, un célèbre cheikh s’est adressé aux manifestants.

Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut

L’ambiance était électrique ce mardi matin devant l’université de Sanaa. Des familles, des étudiants, des chefs de tribu parés de jambya, le traditionnel couteau yéménite. Tous, avaient le regard tourné vers la scène, aujourd’hui l’affiche était une surprise !

Première apparition : Tawakol Karman, défenseur des droits de l’homme et membre du parti d’opposition Islah. Elle a précisé que les jeunes sont bien les leaders de la contestation, non les politiques.

Mais la véritable vedette du jour était un homme recherché par les Etats-Unis pour ses supposées actions terroristes : le Cheikh Abdelmajid Zendani.

Savant religieux le plus connu du pays, Zendani est respecté et écouté par les jeunes. Sa venue non prévue ce mardi dans le camp des manifestants, en laisse plus d’un perplexe. Le cheikh Zendani est réputé proche du président Saleh, celui-ci ayant refusé de le livrer à Washington.

Dans un discours d’une quinzaine de minutes, le leader religieux à la barbichette orange, a félicité les jeunes pour leur sit-in.

A la fin de son allocution, le poing en l’air, les manifestants ont appelé à la fin du régime et la chute du président. Zendani, lui, s'est abstenu.

 

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