Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
La rue yéménite n’espérait pas de meilleur soutien. L’entrée des tribus Baqil et Hashed dans le camp des manifestants est une aubaine. Ces deux ethnies représentent près de 50% de la population du Yémen. Avec cet appui, le mouvement de contestation gagne en crédibilité. Dans le pays, ce ralliement demeure toutefois qu’une demi-surprise.
Depuis plusieurs jours, des chefs tribaux venus des quatre coins du Yémen, rejoignent en masse, le campement antigouvernement installé devant l’université de Sanaa.
De plus, une partie du clan Hashed est connue pour ses prises de position contre le régime. Son leader, le cheikh Hamid ben Abdullah Al-Ahmar est le dirigeant d’Islah, le principal parti d’opposition du pays.
Cette nouvelle isole un peu plus le président yéménite. La semaine dernière, huit parlementaires avaient décidé de quitter le parti du chef de l’Etat. Aujourd’hui le désaveu vient de sa propre famille. Ali Abdullah Saleh étant lui même issu du clan Hashed.
Dans les rues de Sanaa ce samedi, l’information était dans toutes les bouches, même les plus sceptiques commencent à douter de la capacité de Saleh à rester en place. « A partir d’aujourd’hui, ses jours sont comptés », confiait un chauffeur de taxi de la capitale.