Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Sous une pluie battante et en dépit des profonds clivages au Liban, près de 3 000 personnes ont manifesté ce dimanche contre le système confessionnel qui régit la vie politique du pays depuis 64 ans.
Organisée à l’appel d’associations civiles et de groupes de jeunes sur Facebook, la manifestation s’est déroulée sans incident. La foule s’est rassemblée près d’une église située sur l’ancienne ligne de démarcation qui coupait Beyrouth en deux, du temps de la guerre civile. Elle s’est ensuite dirigée vers le palais de justice, trois kilomètres plus loin, en brandissant des drapeaux libanais.
Une foule composée en majorité de jeunes
Renvoyant dos à dos les coalitions politiques adverses du 8 et du 14 mars, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la chute du régime politique libanais. Celui-ci est basé sur une répartition confessionnelle, entre chrétiens et musulmans, des différentes fonctions politiques et administratives de l’Etat.
La foule, composée en majorité de jeunes, a appelé à l’édification d’un système reposant sur le concept de la citoyenneté, et non plus sur l’appartenance religieuse.
Cette mobilisation intervient alors que le Liban vit, depuis six ans, des crises à répétition qui prennent souvent la forme d’un bras de fer entre sunnites et chiites. Satisfaits de la réussite de cette première action, les organisateurs ont promis d’autres manifestations jusqu’à la chute du système confessionnel.