Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Pour la première fois en six ans, la commémoration de l’assassinat de Rafic Hariri s’est déroulée, non pas sur la grande place des martyrs à Beyrouth, mais dans une salle fermée. Autre différence avec les années précédentes, c’est le Hezbollah, et non pas la Syrie, qui était la cible des discours prononcés par les chefs de la coalition du 14 mars.
Le Premier ministre sortant, Saad Hariri, et les leaders chrétiens, Amine Gemayel et Samir Geagea, ont développé deux idées principales : pas question de renoncer au Tribunal spécial pour le Liban et de céder à la pression des armes du Hezbollah. C’est tout un programme qui laisse présager que la période à venir sera plus marquée par la confrontation que par la réconciliation.
Les orateurs n’ont pas mâché leurs mots. Samir Geagea a été le seul à critiquer la Syrie, en l’accusant de ne pas avoir changé de mentalité hégémonique à l’égard du Liban. Amine Gemayel a assuré que le 14 mars ne baissera pas les bras devant les intimidations du Hezbollah. Enfin, Saad Hariri a affirmé que la nouvelle majorité parlementaire, favorable au Hezbollah, a été obtenue par la pression des armes et la trahison, en allusion au leader druze Walid Joumblatt.
Après ses discours sévères, la formation d’un gouvernement d’union nationale comme le souhaiterait le nouveau Premier ministre, Najib Mikati, semble hautement improbable.