Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
A l’unisson, comme dans le reste du Yémen ils réclament le départ de leur Président Ali Abdullah Saleh. Cependant à Aden, le refrain ne sonne pas tout à fait comme à Sanaa ou Taez.
Depuis 20 ans, le sud est le centre de la contestation au Yémen. Le vent de révolte venu d’Egypte qui traverse le pays ces dernières semaines est l’occasion de rappeler une nouvelle fois, son combat.
Indépendant jusqu’en 1990, ce bout de territoire n’a jamais vraiment digéré l’unification avec le nord.
Encore aujourd’hui, la plupart des habitants du sud Yémen se sentent désavantagés par rapport à leurs concitoyens du nord. Marginalisation culturelle, sociale, économique… ils réclament notamment une meilleure répartition des revenus des ressources pétrolières et gazières, pour la plupart situées autour du gouvernorat d’Aden.
Discrimination également politique… le Mouvement Sudiste, seule entité qui défend les droits des habitants du sud n’est pas considéré comme un parti politique. Ses membres sont régulièrement traqués par le régime, en témoigne l’arrestation d’Hassan Baoum aujourd’hui à Aden.
Ainsi, d’après un rapport Amnesty international au moins 20 partisans du mouvement sudiste ont été tué par les forces de sécurité l’année dernière.