Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
Une dizaine de coups de feu suivis d’un long silence. Dans la matinée de ce 19 février, les manifestants ne s’attendaient visiblement pas à tant de brutalité. Réunis devant l’université de Sanaa désormais devenue le point de rencontre quotidien des anti-gouvernementaux, ils réclamaient, fleurs à la main, le changement du régime.
Face a eux, une vingtaine de sympathisants du parti au pouvoir, au total une centaine de personnes. Pacifique pendant la première demi-heure, le rassemblement est vite devenu violent. Partisans et opposants du régime ont commencé à se battre à coup de bouteilles d’eau et de pierres.
La police, réquisitionnée pour bloquer les rues à proximité de l’université, et donc présente à quelques mètres de la scène, n’est pas intervenue. Cet événement porte à dix le nombre de décès au Yémen depuis le début des contestations qui agitent le pays depuis plusieurs semaines.