A Bahrein, l'opposition demande l'instauration d'une monarchie constitutionnelle

A Bahrein, campements et barbecues ont poussé sur la place de la Perle après le retrait de l'armée et de la police. L'opposition attend maintenant avec prudence une offre de dialogue de la famille régnante, avec comme préalable la démission du gouvernement et l'instauration d'une monarchie constitutionnelle.

Il aura fallu plus d'une semaine de contestation et six morts pour que l'opposition bahreinienne obtienne enfin une fenêtre de négociation politique. Jusqu'ici, la famille sunnite régnante, Al-Khalifa, avait réduit les mouvements sociaux à un problème religieux causé par les chiites, majoritaires à Bahrein, et considérés comme suppôts de l'Iran. C'est pourtant bien de revendications sociales et économiques qu'il s'agit, avec en ligne de mire, le Premier ministre en poste depuis 1971, oncle du roi et symbole des privilèges que s'arroge la monarchie.

Pour autant, les groupes d'opposition ne demandent pas à la famille royale de quitter le pays, mais plutôt de s'adapter et de se ranger à la pratique d'une monarchie constitutionnelle, à la manière d'Elisabeth II en Angleterre ou du roi d'Espagne, avec une vraie prééminence de la Chambre des députés.

Une nouvelle Constitution, donc, qui permettrait l'élection du Premier ministre par un Parlement démocratiquement élu. Finalement, les manifestants ne réclament rien d'autre que l'application de la Charte nationale, débattue entre l'opposition et le souverain en 2001. Plébiscitée par 98% des Bahreiniens, ce texte, peu suivi d'effet, affirmait le caractère démocratique du système politique, la séparation des pouvoirs et la suprématie de la souveraineté populaire.

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