Bahreïn : les manifestants réinvestissent la place de la Perle à Manama

A Bahrein, l'opposition appelle à une grève générale illimitée à partir de ce dimanche 20 février. Hier, elle a obtenu le retrait des militaires des rues de la capitale Manama. Le prince héritier a demandé à la police de se tenir en retrait dans une tentative d'apaisement. Résultat : les manifestants occupent de nouveau la place de la Perle à Manama, l'épicentre de la contestation. Ils continuent de réclamer la démission du gouvernement, condition expresse pour accepter des négociations.

Avec l'envoyé spécial de France Info pour RFI à Manama, Grégory Philips

Pas un soldat, pas un policier à l’horizon. Le royaume a visiblement décidé de laisser les opposants reconquérir cette place de la Perle, qui, en quelques jours est devenue, pour les Bahreïnis, le symbole de leur révolte. Du sang a coulé ici, dit une mère de famille. Jeudi à l’aube, l’armée a ouvert le feu sur les manifestants. Sur cette place, il y a eu quatre morts et de nombreux blessés. Le peuple de Manama a reconquis cette place de la Perle.

Les opposants sont donc revenus installer leurs campements de toile ou de bâches en plastique et se disent prêts à dormir ici plusieurs nuits jusqu’à la démission du gouvernement. 

Sur la place de la Perle, la foule attend désormais le discours du cheikh Ali Selmane qui dirige le parti d’opposition el-Wefak, le parti chiite comme d’ailleurs 66% de la population ici, alors que la dynastie des Khalifa qui règne sur le pays depuis 200 ans, est sunnite.

Mais une jeune manifestante qui porte une pancarte sur laquelle est écrit « Nous sommes tous des Bahreïnis», elle refuse que cette révolte soit réduite à des rivalités religieuses.

Le gouvernement de Bahreïn annonce d’ailleurs le début d'un dialogue avec l'opposition, sans plus de précisions pour le moment.

Partager :