Bahreïn : les chars se retirent, Manama reste sous tension

L'armée s'est retirée ce, samedi 19 février 2011, de Manama comme le demandait l'opposition bahreïnienne. Mais un début de manifestation a ensuite été dispersé à coup de grenades lacrymogènes par les forces anti-émeute. Ce retrait militaire a été jugé insuffisant par les opposants qui demandent également une démission du gouvernement pour entamer un dialogue politique. En attendant, les manifestants ont planté des tentes sur la place de la Perle pour continuer la protestation.

Avec l’envoyé spécial de France Info, Grégory Phillips

Il était midi et demi, heure de Bahreïn, 10 heures et demie en France, quand on a vu ces chars et ses blindés, en tout une soixantaine de véhicules lourds, quitter cette place de la Perle qu’ils occupaient depuis jeudi matin en convoi et sortir de Manama, la capitale.

Le rond point, qui est un peu l’équivalent bahreïni de la place Tahrir au Caire, est désormais protégé par la police. Et ça c’est une première victoire saluée d’ailleurs par des coups de klaxons un peu partout en ville car c’est bien l’armée positionnée sur cette place qui a tirée sur la foule jeudi matin et hier soir faisant au moins quatre morts et des dizaines de blessés.

 

Désormais le rouge et le blanc du drapeau Bahreïni se mêlent au noir des abayas traditionnels que portent la plupart des manifestantes. Des milliers de jeunes ont convergé vers la place de la Perle à pied ou dans un gigantesque embouteillage.

 

Sur la place l’ambiance est bon enfant, on chante, on prie. Des jeunes gens distribuent de l’eau et de la nourriture, d’autres ramassent les détritus dans de grands sacs plastiques. « Un nettoyage que l’on voudrait bien appliquer au pays », s’amuse une étudiante.

Un peu plus tard une ambulance arrive sur la place, en sort un homme blessé à la jambe. Il est acclamé par la foule. Délogé par l’armée, jeudi matin, il revient camper sur cette place de la Perle jusqu’à, dit-il, la démission de ce gouvernement et de Khalifa ben Salmane Al-Khalifa, l’oncle du roi, le Premier ministre depuis 40 ans.

Cette démission avec le départ des soldats, c’était l’une des conditions posée par l’opposition avant d’entamer un éventuel dialogue avec la famille royale. Mais pour l’instant, le premier ministre est toujours en place.
 

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