L'armée a tiré à balles réelles sur la foule qui cherchait à revenir sur la place de la Perle. Là où des manifestants sont morts jeudi avant l'aube sous les tirs de l'armée, déjà. Vendredi, jour de prière et de funéraille, l'armée est donc à nouveau intervenue pour empêcher la grand place de Manama de se transformer en place de la Libération, comme l'agora du Caire, la désormais célèbre place Tahrir.
Et tandis que les balles fauchaient les manifestants, la télévision nationale montraient en gros plan le prince héritier, le cheikh Salman ibn Hamad al-Khalifa promettant le dialogue. Jurant que Bahrein n'a jamais été un Etat policier, le prince a quand même précisé que le dialogue ne pourrait pas s'ouvrir avant le rétablissement de l'ordre.
Le prince assure qu'il ne fera « aucune différence entre un Bahreini et un autre ». Une allusion à la majorité chiite que la dynastie sunnite des Khalifa gouverne depuis le XVIIIe siècle. Le roi lui donne « tout pouvoir pour réaliser les aspirations de tous le citoyens ». Mais les morts ont renforcé la détermination de l'opposition et ce qu'elle réclame, c'est la fin du régime Khalifa et l'instauration d'un Etat moderne et démocratique.