Avec notre correspondante à Manama, Nathalie Gillet
Après l’opération coups de poing du 17 février où des centaines de policiers se sont rués en pleine nuit sur des centaines de manifestants qui dormaient, le rond-point de la place de la Perle est calme ce vendredi 18 février. Encerclée par une quarantaine de véhicules blindés et de chars de l’armée, la place la Perle a été entièrement nettoyée. L’armée a remplacé les policiers et pris le contrôle de la situation. Toutes les entrées sont bloquées. C’est la première fois que le royaume du Bahreïn fait appel à l’armée dans ce genre de situation.
Les sept partis de l’opposition de leur côté, ont demandé jeudi la démission du gouvernement et la protection des Nations unies tandis que les 18 députés du parti chiite El Wifaq ont quitté le Parlement. Ils représentent plus de la moitié des députés de la Chambre basse.
La brutalité de l’intervention a tranché avec l’atmosphère bon enfant qui régnait la veille sur le rond-point de la place, rebaptisé aujourd’hui le « rond-point des martyrs ».
Cette brutalité est d’autant plus étonnante que le roi, mardi dernier, avait tenu un discours d’apaisement et présenté ses condoléances aux familles, des personnes tuées lors des manifestations du début de la semaine.
Les deux marches funéraires avaient rassemblé plusieurs milliers de personnes de manière pacifique mais après l’assaut de jeudi. On retient son souffle pour les funérailles qui se tiennent ce matin dans le village chiite de Citra un village particulièrement sensible.