Bahreïn: tension et colère aux obsèques des victimes de la répression

A Bahreïn, des milliers de chiites ont enterré leurs morts ce vendredi 18 février. Il s'agit des manifestants tués au cours d’une contestation anti-régime hier à Manama. Lors de l’intervention des forces de l’ordre, 5 personnes auraient été tuées. Ce sont les forces de police anti-émeute qui sont accusées d'avoir réprimé les manifestants. Dans la capitale, l'armée a pris position dans les points stratégiques.

Avec notre correspondante à Manama, Nathalie Gillet

Après l’opération coup de poing d’hier jeudi où des centaines de policiers se sont rués sur des manifestants qui dormaient, Bahreïn a entamé une nouvelle journée de rassemblement ce 18 février à l’occasion notamment des funérailles de trois victimes de l’assaut.

Les marches jusqu’ici se sont déroulées sans incident et ont rassemblé plusieurs milliers de personnes récitant des prières et criant des slogans à l’encontre du régime. A quelques mètres de là, cheikh Issa Kassem, le plus haut dignitaire du Bahreïn, à l’occasion de la prière du vendredi, a qualifié l’intervention du gouvernement de « massacre ». Un autre a déclaré qu’elle ne suffirait pas à calmer le mouvement.

Hier, le ministre des Affaires étrangères a déploré le nombre des victimes, mais il a justifié l’intervention de la police en évoquant le risque sectaire considéré comme un grand danger pour Bahreïn. Les sept partis d’opposition demandent toujours la démission du gouvernement tandis que les dix-huit députés du parti chiite al-Wefaq ont quitté le Parlement.

Cet après-midi, les rues environnant la grande mosquée de Bahreïn sont engorgées. Des centaines de voitures klaxonnent, des drapeaux bahreïniens s’agitent à l’occasion d’une manifestation progouvernementale. Une heure plus tard, une autre marche pourrait bien mener les manifestants vers l’hôpital Salmaniya où ont été transférés la plupart des blessés.


Lors d'une réunion extraordinaire hier soir à Manama, les chefs de la diplomatie du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont affirmé leur solidarité et apporté leur soutien au petit royaume du Golfe. Les Etats-Unis ont quant à eux appelé Bahreïn, un proche allié, à éviter le recours à la force contre les manifestants pacifiques.

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