En Iran, l'ex-président Rafsandjani tourne le dos à l'opposition

Les deux opposants au gouvernement du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, Mehdi Karoubi et Mir Hossein Moussavi, sont dans le collimateur des ultraconservateurs. Certains demandent leur pendaison à la veille d'une démonstration de force de la part du régime. L'ancien président Rafsandjani, qui dirige la puissante Assemblée des Experts, les a même accusés de « chefs de la sédition ».

Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Le ralliement de l’ancien président Rafsandjani est un signe qui ne trompe pas. Après la manifestation de l’opposition qui a réuni plusieurs milliers de personnes lundi à Téhéran, Akbar Hachémi Rafsandjani a déclaré que toute action illégale était « haram », interdite par la religion.

Dans un communiqué, l’Assemblée des experts religieux, un important organe du pouvoir qu’il dirige, est allée plus loin en condamnant Mir Hossein Moussavi et Mehdi Kanouri, qualifiés de « chefs de la sédition », et accusés de servir les intérêts des Etats-Unis et d’Israël. C’est la première fois que l’ancien président Rafsandjani prend ses distances et condamne ainsi les chefs de l’opposition.

Pourtant en juin 2009, il avait soutenu indirectement le candidat réformateur Mir Hossein Moussavi contre le président Mahmoud Ahmadinejad. En effet, il n’a jamais caché son hostilité à l’égard de l’actuel président, mais visiblement le pouvoir a décidé de frapper un grand coup, ce qui explique les ralliements actuels.

En effet, des responsables conservateurs ont sommé ces derniers jours Hachémi Rafsandjani de choisir son camp. La télévision iranienne a même montré des images de manifestations officielles avec des slogans « Mort à Rafsandjani ».

D’autres responsables modérés ont également condamné la manifestation de l’opposition lundi. C’est le cas de l’actuel maire de Téhéran, Mohammad-Baqer Qalibaf, pourtant en conflit ouvert avec le président Ahmadinejad.

Partager :