En Iran, le pouvoir appelle à une grande manifestation de «haine», contre l’opposition

Alors que des affrontements ont éclaté mercredi 16 février à Téhéran entre partisans du pouvoir et opposants, en marge des funérailles d'un étudiant tué par balles lundi, le pouvoir iranien a annoncé une manifestation de « haine et de colère » vendredi prochain contre les leaders de l'opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi. Mardi déjà, des députés conservateurs avaient réclamé, en plein Parlement, la peine de mort pour ces deux hommes. Soupçonnés d'avoir encouragé les manifestations interdites de lundi, ils cristallisent les attaques des conservateurs. 

Appel à la haine, à la mort même. Le ton monte envers les leaders de l'opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi. Les autorités iraniennes auraient-elles peur d'une révolution sur le modèle égyptien ou tunisien ?

La réponse de Yann Richard, spécialiste de l'Iran à l'université Sorbonne nouvelle : « Je pense qu’il y a un mécontentement latent en Iran qui n’est pas seulement idéologique et politique, mais qui est aussi économique. Donc il y a probablement un terrain pour de grands mouvements sociaux. Mais le régime par ailleurs est très solide. Et je pense que s’il prend le risque de faire un grand mouvement pour manifester contre ces deux dirigeants, je pense qu’il se sent très fort. Peut-être qu’il se trompe. Avant de tomber, un régime ne voit pas les véritables dangers qu’il encourt. Mais pour l’instant, je pense qu’il n’y a pas de danger ».

Les leaders de l'opposition, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, étaient restés très discrets depuis la révolution Verte de 2009, car muselés par le pouvoir.

Mais depuis lundi, et malgré leur assignation à résidence, ils sortent de leur réserve. Sur son site internet, Mehdi Karoubi appelle les autorités à écouter les demandes du peuple iranien. Et il se dit prêt à payer le prix de la révolte.
 

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