La place des Perles, dans le centre de la capitale Manama, a été rebaptisée place Tahrir. Des manifestants y ont installé des tentes et ont commencé à camper. Ils comptent y rester «jusqu'à ce que le gouvernement trouve une solution pour le peuple de Bahrein».
La mort d'un manifestant lundi puis d'un autre, mardi 15 février 2011, lors de l'enterrement du premier a radicalisé le ton, malgré le ton très conciliant du roi, cheikh Hamad ben Issa Al Khalifa. Dans une allocution télévisée, il a présenté ses condoléances aux familles des deux victimes, dont il a parlé comme «deux des fils précieux» de Bahrein. Il a promis qu'une commission ferait la lumière sur les circonstances de leur décès et a autorisé les manifestations pacifiques. Dans un communiqué, le département d'Etat américain salue cette initiative et et appelle «toutes les parties à faire preuve de retenue».
Vendredi déjà, visiblement inquiet de la contagion égyptienne, le roi avait annoncé une allocation pour toutes les familles, une subvention pour les produits de première nécessité et la libération de mineurs emprisonnés l'an dernier. Il n’est pas certain, cependant, que cela suffise aux manifestants qui accusent surtout le pouvoir de favoriser les sunnites alors que le pays est majoritairement chiite.