A Bahrein, l'opposition chiite remporte 18 des 40 sièges de députés

Les 18 candidats du principal groupe d'opposition chiite, Al-Wefaq, ont tous été élus dès le premier tour. Ils remportent 18 sièges sur 40, c'est un de plus qu'auparavant mais le pouvoir sunnite conserve la majorité. Selon les autorités, au moins 67% des électeurs se sont rendus aux urnes, hier, samedi 23 octobre 2010. Au total, 127 candidats dont huit femmes étaient en lice pour le scrutin, qui s'est déroulé en présence de près de 292 observateurs d'ONG locales mais sans observateurs étrangers.

Dix-huit sièges pour dix-huit candidats, c'est un beau succès pour Al-Wefaq (Association de l'entente nationale islamique), le mouvement d'opposition chiite du jeune chef religieux Ali Salmane. Mais sur 40 sièges, évidemment, cela ne fait pas une majorité.

L'autre parti chiite plus radical, Al-Haq (Mouvement des Libertés et de la Démocratie), a été interdit et n'a donc pas pu participer au scrutin qui, de plus, s'est déroulé dans un contexte d'arrestation de militants chiites et de membres d'ONG. Vingt-trois d'entre eux comparaissent d'ailleurs dans quatre jours devant le tribunal : ils sont accusés de sédition, autrement dit d'avoir voulu renverser le gouvernement.

Quand bien même l'opposition aurait obtenu la majorité au conseil consultatif, cela n'aurait pas changé grand-chose, car comme son nom l'indique, ce conseil n'est que consultatif et il y a une autre assemblée composée entièrement de membres nommés par le roi.

Quant au Premier ministre, oncle du roi actuel, il conteste même la notion d'opposition. Il faut dire qu'il est en fonction depuis l'indépendance en 1971 et qu'au sein de la famille régnante sunnite des Al-Khalifa, il incarne la ligne dure contre les chiites qui représentent les deux tiers de la population de Bahrein.

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