Dix-huit sièges pour dix-huit candidats, c'est un beau succès pour Al-Wefaq (Association de l'entente nationale islamique), le mouvement d'opposition chiite du jeune chef religieux Ali Salmane. Mais sur 40 sièges, évidemment, cela ne fait pas une majorité.
L'autre parti chiite plus radical, Al-Haq (Mouvement des Libertés et de la Démocratie), a été interdit et n'a donc pas pu participer au scrutin qui, de plus, s'est déroulé dans un contexte d'arrestation de militants chiites et de membres d'ONG. Vingt-trois d'entre eux comparaissent d'ailleurs dans quatre jours devant le tribunal : ils sont accusés de sédition, autrement dit d'avoir voulu renverser le gouvernement.
Quand bien même l'opposition aurait obtenu la majorité au conseil consultatif, cela n'aurait pas changé grand-chose, car comme son nom l'indique, ce conseil n'est que consultatif et il y a une autre assemblée composée entièrement de membres nommés par le roi.
Quant au Premier ministre, oncle du roi actuel, il conteste même la notion d'opposition. Il faut dire qu'il est en fonction depuis l'indépendance en 1971 et qu'au sein de la famille régnante sunnite des Al-Khalifa, il incarne la ligne dure contre les chiites qui représentent les deux tiers de la population de Bahrein.