François Fillon n'a pas laissé le temps au Canard enchaîné de sortir pour confirmer les informations de l'hebdomadaire sur ses vacances de fin d'année en Egypte. Un communiqué publié par Matignon a donné sans attendre des précisions sur les conditions de ce séjour dans un souci «de transparence». Le Premier ministre reconnaît qu'il a été hébergé avec sa famille par les autorités égyptiennes et a bénéficié d'un avion gouvernemental pour effectuer des excursions touristiques.
L'avion de la flotte française n'a, lui, été utilisé que pour l'acheminement de François Fillon en Egypte et est ensuite resté stationné sur l'aéroport d'Assouan. Matignon précise que, comme il est d'usage pour un déplacement privé, les billets du Premier ministre, de son épouse et ses enfants lui ont été facturés.
Ces révélations tombent bien mal alors que la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, à laquelle François Fillon venait de renouveler sa confiance, est dans la tourmente en raison de ses propres vacances en Tunisie à la même période. Cela relance la polémique sur les liens des membres du gouvernement français avec les dirigeants de deux pays arabes où les régimes autoritaires ont été depuis mis à mal. La première secrétaire du Parti socialiste n'a pas tardé à réagir. Martine Aubry a estimé que le gouvernement avait perdu «le sens de l'esprit public».